L'art d'assumer les situations honteuses.

Je vais aller me cacher, je reviens.

Avant, mon blog s'appelait " Tribulations et manque de bol". Si vous n'avez pas été plus loin que les quelques derniers articles, vous ne savez probablement pas pourquoi. Je vais vous dire. J'ai un problème : j'ai pas beaucoup de chance et il m'arrive très régulièrement de me prendre des petites hontes du quotidien. J'ai tendance à tomber devant des dizaines de personnes, à oublier certaines choses à certains endroits, à avoir quelque chose sur la tête et à ne m'en rendre compte qu'à la fin de la journée, à oublier des choses importantes ou encore à parler pour, au final, être complètement à côté de la plaque. Je ne pourrais pas vous citer tout ce qui a pu m'arriver. La plupart, je ne m'en souviens pas, car c'est devenu tellement banal que ça m'est égal. Mes proches ne s'étonnent même plus, c'est pour dire. Par exemple, pour que vous  cerniez le personnage : il m'est déjà arrivé de glisser et de percuter un chariot roulant qui a traversé toute la pièce alors que nous étions en examen dans un amphi bondé, il m'est déjà arrivé de tomber devant plein de gens ( ça, plusieurs fois), il m'est déjà arrivé de faire coucou à une personne que je ne connaissais pas (  plusieurs fois aussi ), il m'est déjà arrivé de me tromper de métro / de bus ( ça aussi), il m'est déjà arrivé d'arriver dans une salle de cours et de me rendre compte au bout de 10 minutes que ce n'était pas le mien, il m'est déjà arrivé d'arriver en retard à un cours parce que j'avais oublié l'heure de début...... Bref, j'en passe et des meilleurs.
Et ce que je vais vous raconter, c'en est une de plus.

Il est 17h45 et j'ai cours à 18h, je me précipite dans le bus après un dilemme horrible : " est-ce que je mets mes bottines à talons ou pas ? Est-ce que je suis capable d'aller en cours avec ou pas ?"
Je regarde l'heure, plus le temps. Je prends mon sac et je pars.
J'arrive à passer le grand hall de la fac : victoire. J'arrive dans mon amphi, je m'installe. Quelques minutes plus tard, je regarde tout autour de moi : personne. La plupart des gens se sont assis à gauche... alors que je suis installée à droite. La grosse marginalisée. Bon, ce cours commence mal. Il faut savoir que ce cours, je n'y suis jamais allé. Pas par flemme, mais parce que j'étais en convalescence pendant 1 mois après mon opération. Bref. C'est loin d'être le pire de l'histoire.
Le prof s'installe. Et il sort LA phrase : " vous vous mettez avec vos groupes, on va voir vos dossiers !" Groupes ? Dossiers ? J'étais pas au courant de tout ça.... Il demande alors " qui n'a pas de groupe encore ?" Je lève timidement la main.. Je suis la seule. Sur 100 étudiants, je suis toute seule. Les gens me dévisagent d'un coup. Je sens que je rougis. Au secours, je veux partir. Il continue et dit " quel groupe n'est pas encore complet ?". PERSONNE. Il n'y a personne.
Le prof passe directement à autre chose et commence à donner la parole à tous les groupes présents. Donc pendant deux heures, je n'ai rien fait. À la fin du cours, je prends mon courage et le peu d'ego qu'il me reste et je fonce voir le prof pour lui faire part de mon inquiétude. Je lui demande alors s'il n'était pas possible que je fasse mon dossier toute seule. Sans qu'il est le temps de répondre, je lui annonce mon idée : faire une campagne de communication pour Disneyland sur le thème de la nouvelle attraction Ratatouille. Je m'arrête brusquement. Derrière moi, au moins dis personnes me regardent bizarrement. Ils ont tout entendu. La grosse marginalisée fait son retour. Heureusement, une fille à côté de moi prend la parole et dit la phrase magique : " il nous manque quelqu'un !" AMEN ! Je saute sur elle et lui hurle que je suis là. Tout est réglé. J'ai donc un groupe. Mais le plus drôle dans l'histoire.... C'est que ça va être un dossier à présenter devant tout l'amphi. Et j'ai un mois pour le préparer. Super.