samedi 25 janvier 2014

Opération J-1

[ article à but rassuratif ( oui, ce mot existe ), pas forcément cool, sûrement très chiant à lire et niais au possible... mais ça me fait tellement de bien de l'écrire que " je vous dire merde " ]

Demain, je rentre à l'hôpital pour me faire opérer. 
Et à vrai dire, je me sens pas extrêmement bien à l'annonce de cette nouvelle.
C'est pour cela que j'ai décidé d'écrire chaque jour jusqu'à ce que tout ça soit passé et que je me dise " ouf, ça y est, c'est fini." 

Remettons l'histoire dans l'ordre. 
Il y a quelques mois, j'ai décidé de prendre enfin rendez-vous avec une chirurgienne pour me faire opérer d'une chose qui me pesait depuis longtemps. ça n'a pas été un choix facile à faire, car j'avais peur. Peur du résultat, peur du regard des gens, peur de l'opération, peur d'à peu près tout en fait. Mais j'ai tout de même pris les devants, car je ne pouvais plus rester avec ce "problème". 
J'ai donc vu une première chirurgienne avec qui le courant n'est pas passé. C'était une pompe à fric qui n'avait strictement rien à faire de ses patients. 
Quelques semaines plus tard, j'ai vu une deuxième chirurgienne avec qui tout s'est très bien passé. Elle était très gentille et je sentais que c'était elle qui devait m'opérer. J'ai donc eu plusieurs rendez-vous médicaux ensuite, et tout s'est enchainé très vite. Même trop vite. Je devais me faire opérer le 7 avril, mais il y a deux semaines, la chirurgienne m'a appelé pour me dire qu'elle avait une place de libre le 27 janvier. J'ai dit oui. J'ai donc eu deux semaines pour me préparer physiquement et psychologiquement. Mais les deux semaines sont passées beaucoup trop vite et nous voilà déjà à l'avant-veille de l'opération. Et j'ai peur.
Je pensais être forte, car ce n'est pas une très grosse opération et cette dernière est pratiquée régulièrement, mais au final, je suis aussi flippée que n'importe qui. J'essaye de me dire que ce n'est qu'un mauvais moment à passer, mais plus ça approche, plus j'ai envie de m'enfuir en courant en pleurs. Mais il ne faut pas. J'ai choisi de me faire opérer, j'ai envie de me faire opérer, j'ai besoin de me faire opérer... mais là tout de suite maintenant, si on me disait qu'on annulait tout.. je cracherais peut-être pas dessus. 
Au final, je me dis que je serais débarrassée et que de toute façon, je n'ai pas le temps de me dégonfler. Je vais le faire. ça va forcément se passer et je serais très heureuse après.

Arrggghhh... C'est bête, mais j'ai peur des moindres petits détails. De la perfusion, des drains, des infirmières qui viennent nous réveiller en pleine nuit, du matin de l'opération où je vais devoir me préparer, mettre la blouse dégueu et me mettre à trembler de partout, j'ai peur du moment où ils vont m'emmener et me mettre dans un couloir froid en attendant mon tour... Mais bizarrement, j'ai pas peur de la douleur ou de l'anesthésie, les trucs dont les gens ont peur " normalement ". Non. Moi j'ai peur des petits détails qui ne sont rien au final. Il faut que je reste forte, que je me dise que tout va bien se passer. Ma maman sera là, je ne serais pas toute seule. Certes, ça sera difficile demain soir quand je vais me retrouver seule dans la chambre d'hôpital et que je vais me dire : " c'est demain." 
J'ai du mal à réaliser... 

Deux misérables petits jours à l'hôpital... au final, c'est quoi deux jours dans toute une vie ? C'est quoi deux petits jours dans un mois entier ? C'est quoi quelques heures dans une journée ? Rien. Le moment que je vais passer, ce n'est rien dans toute une vie et pourtant ça va radicalement la changer. 

Je vais avoir peur, je vais stresser, je vais pleurer, je vais sûrement avoir mal, je vais jonfler, me poser des questions, repleurer, beaucoup penser, trembler, souffler.... mais je vais y arriver. 

Des tas de gens se font opérer, tout le monde ou presque passe par là un jour, c'est chiant, douloureux, pas cool... mais c'est rien. Et il faut que je le fasse. C'est important.

Il est donc 1h06 le dimanche 26 janvier 2014, je pars "tout à l'heure" à 14h pour l'hôpital et je rentre dans ma chambre à 16h30. Je ne vais plus devoir manger à partir de minuit. Je me fais opérer le lundi matin vers 7h. L'opération dure 3 heures. 
Tout cela s'annonce sportif.


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